Les ados
Les ados le 8 février 2016
Tiens je les connais ces deux-là ou plutôt, lui, je le reconnais... Pour situer l’action je vous rappelle que je suis toujours sur mon banc aux aguets, en attente d’un incident, d’une rencontre voire d’un drame (disons un mini-drame) tout ce qui alimente ma curiosité qui est immense !
Ils se promènent main dans la main, l’air triste et fatigué, elle, promène un petit chien en laisse : même le chien a l’air dépressif (et pourtant c’est un Jack Russel !) Quel âge ont-ils ? je vous laisse deviner...Non, vous ne devinerez pas, ce n’est pas un vieux couple de retraités non : ils ont 13-14 ans!
Je les regarde pensive et attristée...et je me mets à rêver de ma propre adolescence : la pension (religieuse cela va sans dire), les sorties dans la famille aux seules vacances de Noël, de Pâques et les grandes vacances d’été. Mais des rêves plein la tête, des copines, des fous- rire, des envies folles de liberté entrecoupées de crises de rébellion terribles ! Foin de pleurnicheries et de sensibleries : on se forgeait une carapace avec un seul but : sortir et profiter de la vie !
Et une idée en entrainant une autre je me rappelle de mon arrivée à Paris, de mon indépendance, de mes copains, de mes sorties et mes soirées fortement arrosées. Que de rires et de bons moments dans l’insouciance de mes 20 ans ! Je ne veux pas virer nostalgique alors je me secoue un peu pour revenir au présent (et c’est pas marrant de passer subitement de 20 ans à 70ans !).
Il ne m’a pas reconnu et c’est tant mieux : que puis- je lui dire et qui suis-je pour le faire ? Bien sûr, j’aurais aimé lui demander pourquoi, à peine sorti de l’enfance, il ressentait le besoin de singer les adultes en s’inventant un grand amour et en sacrifiant tout ce qui fait le merveilleux de cette période fabuleuse : la jeunesse, accompagnée de son cortège de rires, de jeux, de copains, de rêves et d’espoir...Rien n’est plus beau que cet entre-deux, cette attente merveilleuse d’un avenir idéalisé ( quitte à prendre quelques substances illicites pour y croire !)
Mon prêchi-prêcha l’aurait insupporté et c’est tant mieux. Donc Annie tu arrêtes de te mêler de ce qui ne te regarde pas…
QUOI ? Mais si j’arrête de m’occuper des affaires des autres qu’est-ce que je vais faire ?
Annie LEMAITRE
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