Les vacances arrivent, pensons à nos amis les animaux!
Pour Marylin,
Par habitude il était allé s'assoir sur son banc face à l'estuaire. Il ne voyait rien, ne pensait à rien, anéanti par cette douleur qui lui tordait le ventre. Seul désormais, sans Line sa seule raison de vivre, son repère; il restait là, absent, transparent, il n'était même pas triste, il rêvassait...Si encore il avait pu croire en un au-delà, une espèce de paradis où, un jour, peut-être, il aurait rejoint sa douce amie. Mais non, il n'avait jamais cru à ces fadaises et ne pouvait quand même pas faire semblant. Cette idée pourtant lui plaisait bien...il se surprit même à marmonner, sa Line le laissait tomber, tant d'années de connivence et rien, pas un signe! Il ferma les yeux, fatigué et vaguement honteux de ces pensées ridicules.
Il sentit soudain une présence, un léger contact contre sa jambe; presque à contre cœur il ouvrit les yeux et le vit pressé contre lui, le regard suppliant; oh ces yeux dorés! Instinctivement il lui caressa la tête, le chien gémit de bonheur et posa son museau sur celui qu'il avait adopté sans réplique possible.
Lui n'avait pas vu le piège se refermer. Le temps passait, personne ne venait chercher son nouveau copain. Pas de collier, pas de tatouage et pas de maitre à l'horizon. Que faire? Il se leva, le chien en éveil le regardait faire; il fit quelques pas et le chien le suivit. Bah pensa-t-il il sera toujours temps de prévenir la SPA demain matin...Ils s'en furent de concert jusqu'à une petite maison au fond d'un jardin. Le chien sembla apprécier et arrosa copieusement le gazon avant d'entrer chez "lui". A ce moment je peux vous dire que le sort était scellé: il n'était pas né celui qui le mettrait dehors!
Le maitre se dirigea vers la cuisine où le frigo trônait. Le chien sembla reconnaitre cet objet culte et s'assit sur son derrière, attendant...Un peu de pâté, du saucisson, du fromage: tout était bon. Depuis combien de temps n'avait-il pas mangé? depuis combien de temps avait-il été abandonné en ce début d' Août? L'évidence sautait aux yeux et le pauvre homme sentit les larmes lui monter aux yeux. Ils étaient liés par le même destin, tous les deux étaient seuls et abandonnés. Il lui parla longuement, le caressa; le chien écoutait remuant les oreilles pour bien montrer son attention.
Tout à fait normalement, au moment du coucher, le chien suivit son maitre dans la chambre, faisant fi de la couchette installée à son intention dans la cuisine. Malgré les rappels à l'ordre il grimpa dans le lit et s'installa sur l'oreiller laissé vacant par Line. Et pour la première fois depuis longtemps, l'homme sourit...
La SPA pouvait attendre!....
Annie LEMAITRE
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